Huit ans...

14 février 2006

Il y a huit ans...
Un dimanche, je crois...
Tu es venu vers nous entre quatre planches...J'ai su que tu ne reviendrais plus...Qu'il faudrait faire sans dorénavant...J'ai su que je ne te détesterais plus en voyant cette boite trop petite pour toi.
J'avais pourtant bien vu que toute vie s'était échappée de ton enveloppe quelques jours auparavant quand d'une main fébrile, j'avais essayé de te fermer les yeux, laver le visage et choisit avec mon homme tes vêtements...
Mais un espoir enfantin qui dépasse la mort restait tapis en moi...Pour mes frêres si petits!

Ton odeur me manque...Tes mains plus grandes que mon visage...Ta voix...Je ne t'en veux plus, je suis juste triste que mon fils ne te connaisse qu'à travers les histoires que je lui raconte. Pourquoi la vie ne t'a pas laissé la chance d'être heureux? Pourquoi a-t-elle arrachée un père à mes frères? 47 ans et toute la mort devant soi...

Ecrit en mai 1998:
"Papa, j'ai peur de ne pas te sentir.
Où peut-être de te sentir trop et par là de t'emprisonner en mon âme et coeur.
Mais j'ai peur, je veux que tu sentes à quel point je t'aimais et t'aimes toujours.
Tout est vide, dénué de sens aujourd'hui.
Tu m'as amputé d'un morceau de mon coeur et j'ai mal.
Je voudrais hurler ma douleur.
Mais elle reste bloquée et m'étouffe.
Je me sens gigoter de l'intérieur.
Tu me manques!"

Maintenant, je sais que tu es là mais le vide est présent et il faut apprendre à vivre avec c'est tout!
Ton dernier cadeau fut une boite de peinture à l'huile. Pour moi, il a une signification énorme. Merci!

Tu nous manqueras toujours...toi, le marin mélancolique voguant sur ses propres larmes...