Maternité
Etre mère est une déchirure.
La douleur ressentie est égale à l’amour immense que la maternité engendre, qu’elle a engendrée en moi.
Ce cordon qui reste accroché à nos tripes, qui nous relie à eux et qui ne cesse d’être tiré, tiré pour mieux suinter.
Apprendre l’absence…le manque de son odeur de lait…Le laisser grandir…Apprendre à voir de loin…Petit à petit accepter de rogner ce fil qui nous lie à jamais…Pas tout à fait car cela ne se peut pas…Aimer…Aimer…Aimer…
La vie m’a fait enfanter dans le sang, la douleur, la violence et l’humiliation.
L’écartèlement, l’arrachage de lui, la sensation d’être à l’abattoir furent notre enfantement.
Avant le trou noir…J’ai pensé à toi et ai voulu te voir…je t’ai vu…
Le cliché est gravé en moi…
Les larmes coulaient, la douleur était énorme…
Je me sentais mourir, salie entre ces murs froids, nus.
Tu souffrais…Nous nous réconfortions comme nous le pouvions…L’un l’autre.
Les médecins mécaniques nous ont volés nos premiers instants mais à trois nous sommes plus fort que la froideur !
Un amour immense, une confiance totale, une symbiose nous ont fait remonter la pente, la tête haute.
Etre mère est difficile, Très difficile…
Etre enfant l’est tout autant
Je ne sais si je pourrai à nouveau donner la vie…